L’une des caractéristiques principales d’une frayère de grande Alose, est la présence d’un substrat grossier (galets, graviers) sur le fond du lit mineur, dans lequel les œufs incubent après la ponte. De fait, il est essentiel de s’assurer que l’espèce accomplisse cette phase primordiale de son cycle, dans des conditions optimales. Par conséquent, un suivi de l’évolution et du fonctionnement des atterrissements, ainsi que l’évaluation de l’impact de la gestion menée sur ces derniers sont apparus indispensables. En effet, sur le territoire de la réserve et des sites associés, ces entités sont implantées à proximité des sites de fraie de l’espèce, et conditionnent probablement leur existence et/ou leur fonctionnement. D’autre part, dans un contexte de fleuve en déficit sédimentaire, ces entités géomorphologiques constituent de véritables réservoirs de sédiments, indispensables à la grande Alose, à la vie aquatique et au fonctionnement global du fleuve.
Appelés aussi « bancs de graviers » ou « grèves », ces entités constituées d’une accumulation de sables ou d’éléments plus grossiers (galets, graviers), se forment naturellement par sédimentation dans les cours d’eau. En l’absence de perturbation (crue par exemple) elles évoluent en petites îles boisées.
La DDT47 réalise des travaux de gestion (enlèvement de la végétation et scarification de la surface) sur certains atterrissements de la Garonne. Ces interventions ont principalement pour but de limiter notamment l'impact des inondations lors des crues (protection des habitations, des ouvrages d’art, etc.), mais aussi de remobiliser le substrat du fleuve.
Les bancs de graviers remplissent un certain nombre de fonctions importantes, comme le contrôle de flux divers (sédimentaires, hydrauliques et biogéochimiques), l’autoépuration de l’eau, la régulation thermique, la diversification des habitats, des vitesses de courant, de la granulométrie ou encore des hauteurs d’eau. D’autre part, l’alternance régulière des cycles de crues et d’étiages, favorise l’alternance de l’érosion et de l’accumulation, garantissant la mobilité spatiale du fleuve. Ceci constitue un véritable moteur pour la biodiversité, en favorisant la régénération des habitats et le renouvellement des espèces.
Les bancs de graviers sont au nombre de sept, se répartissant sur les communes d’Agen, du Passage d’Agen, de Sauveterre-Saint-Denis, de Saint-Nicolas-de-la-Balerme et de Saint-Sixte sur la Garonne. L’un d’entre eux se trouve aussi sur le Lot à Aiguillon. Ces derniers ont fait l'objet d’inventaires botaniques et de relevés phytosociologiques permettant d’identifier 159 espèces végétales.
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